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Hermann
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La relation de voyage en Amérique ; XVIe-XVIIIe siècles
Réal Ouellet
- Hermann
- 15 Janvier 2015
- 9782705678227
La relation de voyage a connu une belle carrière dans le monde occidental depuis les temps bibliques jusqu'à nos jours. Thématiquement, elle a créé ou réactivé certains mythes importants : le Paradis terrestre, le Bon Sauvage, le Sage Chinois... Formellement, elle s'apparente à de grands genres en prose comme l'histoire, la géographie, l'épopée, le traité de sciences naturelles et surtout le roman (ou le cinéma), auquel elle emprunte une triple démarche : narrative, descriptive et commentative. En d'autres termes, elle raconte une histoire, propose une encyclopédie du monde, commente ou discute des idées. De ce point de vue, les textes portant sur l'Amérique, du XVIe au XVIIIe siècle, sont particulièrement riches. Récit d'aventures, inventaire de « curiosités » et réflexion du voyageur, voilà donc ce qui attire le lecteur et le tient en haleine par un questionnement multiple.
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Parti de Paris en Juin 1858, Alexandre Dumas a séjourné à Saint-Pétersbourg, puis Moscou. Au début de novembre, il arrive à Bakou, sur les rives de la mer Caspienne, et poursuit son voyage à Tiflis avant de s'embarquer le 3 février 1859 à Trébizonde pour retourner en France. Dumas au Caucase, c'est Porthos chez les coupeurs de têtes. À longueur de page, il rappelle le combat permanent des montagnards pour préserver leur liberté, tout en soulignant les exactions des Tchétchènes qui ont fait du rapt et du pillage leur fonds de commerce et la cruauté des Lesghiens dont le courage se mesure au nombre de mains clouées à la porte de leurs maisons. Il n'a pas assez de mots pour vanter la prestance des guerriers tatars et surtout la beauté des Géorgiennes, cependant qu'il arbore avec fierté le certificat de beuverie que lui ont décerné ses hôtes de Tiflis à l'issue d'un dîner mémorable. Perdu dans un océan de neige et de boue, traversant à gué des rivières gelées, à pied, à cheval, en traîneau, pestant contre des relais de poste « d'une saleté à faire reculer un Kalmouk », stigmatisant l'incurie chronique des Russes alliée à leur besoin d'expansion (« Il est plus aisé de tuer des hommes que de faire leur éducation »), célébrant avec enthousiasme la générosité des Géorgiens (« Pas un défaut, toutes les qualités ! »), il brosse un tableau haut en couleurs où l'apocalypse alterne avec le paradis et l'odeur du sang se mêle aux flots dorés du vin de Kakhétie.
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Le Voyage philosophique d'Angleterre, fait en 1783 et 1784 fut publié sans nom d'auteur en 1786. La Correspondance littéraire de Grimm et de Meister, qui fit l'éloge de ce récit de voyage, l'attribua à Monsieur de La Coste, tout en ajoutant qu'on ne savait rien de l'auteur. Celui-ci, en effet, ne devait pas souhaiter qu'on puisse l'identifier, car il faisait du duc de Chaulnes, qu'il accompagnait en Angleterre et qui aimait la compagnie des prostituées de Covent Garden, un portrait des plus sévères.
La Coste est un voyageur sensible, qui a lu le Voyage sentimental de Laurence Sterne, et se plaît à décrire des épisodes où le sentiment se mêle à un érotisme moiré?; c'est aussi un homme cultivé à l'intelligence aiguë, qui brosse pour sa femme un tableau de la société et des moeurs anglaises, multipliant les comparaisons avec la France. Ce Voyage va au-delà des observations souvent convenues des voyageurs du XVIIIe siècle, faisant entendre une voix.
édition établie et introduite par Isabelle Bour