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Arts et spectacles
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George Catlin ; une vie à peindre les indiens des plaines
Ferdinand de Lanoye
- Magellan & Cie Éditions
- 17 Février 2017
- 9782350744063
La découverte et la fascination pour une civilisation...
En 1838, George Catlin a constitué une « collection » avec tout le matériel rassemblé patiemment. C'est la première du genre, la plus complète, obtenue sans contrainte ni spoliation. Il la présente sur la côte est des États-Unis, où il obtient un succès d'estime mais pas la reconnaissance officielle qu'il attendait ; puis il s'embarque pour l'Europe où il restera huit ans avec sa « troupe d'Indiens », recrutée pour l'occasion. Londres et Paris lui font un triomphe. Le roi Louis-Philippe le reçoit au palais des Tuileries en 1845. Les danseurs amérindiens qui accompagnent le peintre font sensation. Baudelaire, Théophile Gautier, Delacroix, George Sand... sont admiratifs de cet ethnologue avant l'heure qui les plonge dans un monde inconnu, même s'ils ne sont pas dupes de la signification un peu mortifère de ce spectacle d'une civilisation en sursis, qui va disparaître dans peu d'années...
Un ouvrage qui dévoile les mémoires du peintre George Catlin, à lire absolument !
EXTRAIT
J'accourus sur le pont (les chercheurs d'or dormaient encore) et je trouvai l'avant-pont à moitié couvert d'Indiens ; il y en avait encore un grand nombre autour du vaisseau, appuyés sur leurs rames, dans leurs canot peints.
Ils apportaient du saumon frais et du saumon sec, des huîtres et des baies d'airelle, pour faire des échanges. Le capitaine et le lieutenant étaient très occupés à serrer les provisions, tandis que César, debout, plus grand de la tête que tout le groupe, le soleil brillant sur ses joues luisantes et sur son front, sa carabine à la main, essayait en vain de se faire comprendre. Tous les yeux étaient fixés sur lui, c'était le héros de la scène. Les Indiens qui étaient sur le pont lui donnaient des poignées de main, et il finit par causer avec eux au moyen de signes exécutés avec les doigts ; ce qui est curieux, c'est qu'au nord et au sud de l'Amérique toutes les tribus emploient des signes identiques. Il put, grâce à eux, me servir d'interprète d'une manière assez supportable.
À PROPOS DE L'AUTEUR
George Catlin (1796-1872) est un drôle de pistolet. Tout le poussait à assurer son existence, joyeuse, entreprenante, tonique comme savent le faire mieux que quiconque ceux que nous nommons aujourd'hui « les Américains ». Au début du XIXe siècle, sur ce vaste territoire qui incite à l'aventure, il se destine par conformisme familial à une brillante carrière d'avocat, mais l'aventure, justement, le rattrape. Il préfère la peinture à la vie morne des bureaux ; il y passe tout son temps, et quand il ne peint pas, il voyage à la recherche de ses sujets. À vingt-cinq ans, en 1821, emporté par sa fougue, il lâche tout pour se faire le témoin de ce qui sera l'unique passion de toute sa vie : les Indiens, premiers et légitimes habitants de cette terre qui s'étend à perte de vue. Pour les peindre et les dessiner d'abord, rassembler ce qui fait leur spécificité ensuite : costumes, masques, coiffes, bijoux, armes, objets, artisanat... Et toujours prendre des notes innombrables. Tout est devenu pour lui source d'inspiration et d'émerveillement. Une telle force vitale au contact direct de la nature lui inspire le plus grand respect, loin, très loin de la bourgeoisie qu'il a quittée. Il saisit sur le vif ce qu'il voit, ce qu'il vit, restant de longs moments chez les uns et chez les autres. Il devient Indien lui-même, ou peu s'en faut, pendant toutes ces années. Il tire le portrait des chefs, provoquant à la fois la crainte et la stupeur devant le résultat immédiat de ses oeuvres. Ses modèles veulent être représentés de face, jamais de profil pour ne pas être un homme à moitié. -
Le mythe de Babel avec sa Tour, vieux comme le monde, profondément enraciné dans nos gènes judéo-chrétiens, si riche en interprétations, rêveries, et fantasmes en tout genre, et si moderne, a inspiré depuis toujours artistes et écrivains. Il ne pouvait laisser insensibles les écrivains-voyageurs que ce deuxième Almanach rassemble aujourd'hui. Six avaient déjà fait partie du premier Almanach des Voyageurs, paru en octobre 2012, et six « petits nouveaux » ont rejoint la caravane...
De quoi revisiter aujourd'hui, avec la grâce des meilleures jeunes plumes françaises du voyage, un mythe fondateur de l'Humanité. Chacun, avec son talent, sa subjectivité, ses problématiques, son style, s'est approprié le sujet proposé.
Jean-Claude Perrier, journaliste littéraire à Livres-Hebdo, lui-même grand voyageur et écrivain, a réuni pour cette aventure originale douze des plus belles plumes contemporaines de l'écriture du voyage... à lire ces textes-là, qui peut encore laisser croire que les Français ne savent pas voyager ou s'engager ? -
Hokusai ; le fou génial du japon moderne
Henri Focillon
- Magellan & Cie Éditions
- 17 Février 2017
- 9782350743967
Étude de l'oeuvre d'un maître qui a influencé des générations d'artistes.
Hokusai fut d'abord un homme d'école, le camarade et l'émule de ces délicats. Puis, son indépendance géniale lui fit abandonner les systèmes et les disciplines, et tenter toutes les expériences qui sollicitèrent sa libre humeur. Il voulut ne se refuser à rien. Toutes choses prirent place dans l'immensité de son art, égale à l'immensité de l'univers. Il fut enivré par le spectacle de la vie et par la multiplicité des formes. Même dans les périodes de naturalisme intense, l'art japonais n'avait rien connu de pareil. Cette fois, l'expérience esthétique plonge au coeur même de la vie, sans réticence et sans choix. Les hommes et les bêtes, les humbles témoins de l'existence quotidienne, la légende et l'histoire, les solennités mondaines et les métiers, tous les paysages, la mer, la montagne, la forêt, l'orage, les pluies tièdes des printemps solitaires, le vent allègre des coins de rue, la bise sur la campagne rase - tout cela, et le monde des songes, et le monde des monstres -, tel est le domaine d'Hokusai, si l'on peut le limiter à des mots.
(Re)découvrez le texte de Focillon sur Hokusai de 1914 en version intégrale, enrichi d'un nombre conséquent des estampes qui ont révolutionné le monde de l'art tout entier !
EXTRAIT
Cette oeuvre immense et vivante, l'expression la plus complète d'une des deux tendances du génie japonais, a passionné l'Europe. Puis elle a suscité des polémiques. Aujourd'hui encore, elle pose d'importantes questions. D'abord, en dehors des érudits du japonisme, les plus ardents propagateurs de la gloire d'Hokusai en Occident furent des artistes qui, ayant trouvé en lui un modèle et un exemple, le chérirent, non seulement pour le charme rare et supérieur de sa maîtrise, mais pour l'autorité qu'il conférait à leur propre esthétique. Dès avant la révolution de 1868, qui répandit sur l'Europe les trésors de l'Empire, Whistler et son groupe purent le connaître et l'aimer. Octave Mirbeau raconte comment Claude Monet le découvrit en Hollande, dans la boutique d'un épicier qui enveloppait ses paquets dans des estampes d'Hokusai, d'Utamaro, de Korin, et qui fut heureux de s'en débarrasser, car il trouvait ce papier peu solide.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Henri Focillon (1881-1943), prestigieux historien de l'art, directeur du musée des beaux-arts de Lyon, professeur au Collège de France et à l'université de Yale aux États-Unis, représentant de la France à la commission des Lettres et des Arts de la Société des Nations aux côtés de Paul Valéry, engagé auprès du général de Gaulle dès juin 1940 a, pour le moins, une certaine clairvoyance. Au milieu de ses activités de poète, graveur et pédagogue, ce spécialiste de l'art du Moyen-Âge et du cinéma, touche-à-tout de génie, est un théoricien de grande envergure et un commentateur particulièrement avisé de tous les arts de son temps. C'est dire que, quand il rencontre celui du plus grand des Japonais, qui a tout inventé (!), le propos est élogieux. Le texte de Focillon sur Hokusai, paru en 1914, est publié ici en version intégrale, enrichi d'un nombre conséquent des estampes qui allait révolutionner le monde de l'art tout entier.