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Marie Nimier
-
Le côté obscur de la Reine
Marie Nimier
- Mercure de France
- Traits et portraits
- 2 Janvier 2025
- 9782715265134
"Comme je l'aimais, comme nous nous aimions. Cela va sans dire, et l'écrire me serre le coeur. Ma mère, ma maman, il n'y a qu'une femme au monde que je peux appeler ainsi. Quel dommage. Quel gâchis.
Je ne lui en veux pas, non, lui en vouloir, ce serait encore la vouloir. Encore rester accrochée. Les gestes d'apaisement dictés par la raison me coûtent mes nuits. On me conseille de me blinder, mais me blinder ne sert à rien, ou alors je ne me blinde pas ou` il faut, comme il faut. Ma mère m'occupe, ses lamentations me submergent, sa mauvaise foi, ses chantages, son agressivité déguisée en tendresse. Je sors de mes visites lessivée.
Tu prends les choses trop au sérieux, m'écrit ma tante. Il faut que tu fasses un stage de je-m'en-foutisme !
Je dois le reconnaître, j'ai d'énormes lacunes en je-m'en-foutisme."
M.N. -
"Nous vivions dans un royaume à part, avec ses règles, son bonheur et ses petites tortures. Tout semblait si facile alors, si léger. Mon frère était drôle, intelligent, particulier. Nous étions uniques l'un pour l'autre. Uniques, au pluriel, singuliers."
Alice et Mika ont grandi dans une famille de comédiens, et fait les quatre cents coups. Mais Alice, la trentaine, n'a plus revu son frère depuis sept ans. Aujourd'hui, ce garçon auquel elle était si attachée a disparu. En consignant ses souvenirs d'enfance, elle explore l'ambiguïté d'une relation fraternelle bouleversante. -
"Certains secrets sont plus utiles enfouis que livrés en pâture. Ils ne sont pas faits pour être dévoilés. Aujourd'hui, il faudrait tout dire et marcher dans la rue comme des écorchés ; moi je préfère la peau. Les tissus qui la recouvrent. Le ciel chargé de pluie, les rideaux de peupliers, les creux du paysage, ses drapés."
En général, on arrache les orties. Eux les cultivent. Eux ? Simon, Nora et leurs deux enfants adolescents. C'est la débrouille, et c'est plutôt gai. Mais l'arrivée d'une inconnue, Frederica, vient troubler les habitudes. Fred fait du woofing : contre le gîte et le couvert, elle offre ses bras. Tous les habitants de la ferme, chien et chat compris, tombent sous son charme. Même Nora se montre décontenancée par l'irruption de cette jeune femme solaire...
Le Palais des Orties est un roman d'amour et de métamorphoses. -
"Ici il y a beaucoup à cacher. Et qui dit beaucoup à cacher dit beaucoup à raconter à quelqu'un qu'on ne reverra jamais."
En Tunisie, Marie Nimier a recueilli les confidences d'inconnus. Un ancien prisonnier, un bisexuel contraint de déguiser ses sentiments, une "dépanneuse" proposant aux futures mariées une technique bon marché pour restaurer leur virginité, une femme dont la vie a été bouleversée par ses lectures, ceux qui veulent partir et ne peuvent pas partir, ceux qui sont partis puis rentrés, ceux qui font la prière à leur façon, mais aussi un apiculteur qui vend du miel de contrebande, et un séducteur à la chaîne... Voilà quelques-uns des personnages qui se sont confiés à l'autrice, pour lui révéler leurs secrets les mieux gardés. Tour à tour drôles et poignants, ces récits pleins d'humanité sont une source infinie de rêverie et de réflexion, et une invitation au partage. -
"Mon père a trouvé la mort un vendredi soir. Son Aston Martin s'est écrasée contre le parapet d'un pont. Je n'étais pas dans la voiture. J'avais 5 ans.
De lui, il me reste peu de souvenirs, et quelques trésors : une montre qui sonne les heures, un stylo dont la plume penche à droite et cette carte postale, où il me demandait en lettres capitales :
QUE DIT LA REINE DU SILENCE ?
Cette phrase posait une énigme impossible à résoudre pour la petite fille que j'étais, énigme cruelle et envoûtante qui résume toute la difficulté du métier d'enfant. Énigme qui, à l'époque, se formulait ainsi :
Que pourrait bien dire la Reine du silence sans y perdre son titre, et l'affection de son papa ?
Ou encore : comment, à la fois, parler, et ne pas parler ?
J'étais coincée. Prise au piège de l'intelligence paternelle."
Marie Nimier ose avec ce nouveau livre s'attacher à la figure de son père, Roger Nimier. Elle explore l'amas de tôles froissées, interrogeant avec gravité le destin de cet écrivain que ses amis décrivent tour à tour, et parfois simultanément, comme un être désinvolte, sérieux, menteur, loyal, tendre, indifférent et malhabile de ses sentiments comme on est maladroit de ses mains.
Prix Médicis. -
"Pour moi, une confidence, c'est une histoire que l'on garde pour soi parce qu'elle concerne tout le monde. Si elle ne concernait pas tout le monde, on n'aurait pas besoin de la garder pour soi."
Dans un appartement meublé de deux chaises, une table et un immense philodendron, Marie Nimier recueille, les yeux bandés, des confidences. Un à un, les volontaires se livrent anonymement à de troublants aveux, souvent pour la première fois. Remords, regrets, culpabilité, mais aussi désirs, rêves et fantasmes se dévoilent. Jusqu'à ce qu'un jour, Marie perde pied. Celle que son père surnommait enfant la Reine du Silence prend finalement la parole. La dernière confidence sera la sienne. -
J'aime les femmes. J'envie leur aptitude à jouir plusieurs fois d'affilée, même si avec moi, il faut l'avouer, ce n'est pas arrivé souvent. Est-ce ma faute si je m'endors tout de suite après l'amour?
Je suis beau, tout le monde s'accorde à le dire, de cette beauté rugueuse que je tiens de mon père. Zoé et Delphine prétendent que je suis un macho, dans le bon sens du terme (sic), et les voilà qui dressent l'inventaire de mes petits défauts. Si elles ont tant de choses à me reprocher, pourquoi parlent-elles de moi avec des étoiles dans les yeux? À leur place, je me serais quitté depuis longtemps. -
Une jeune femme sans nom arrive sur une île, en été.
Elle traverse en autobus un paysage aride jusqu'à une plage où elle est déjà venue avec un ami. Elle se souvient d'une grotte où ils se sont aimés.
Il n'y a personne sur la plage, pas un souffle de vent. La taverne est fermée.
Elle se baigne nue.
Est-elle aussi seule qu'elle le croit ? En quittant la plage quelques jours plus tard, elle ne sera plus la même. Jamais plus. -
"J'aimais la voix traînante de Léa, ses cheveux roux, son incroyable vitalité. Nous nous comblions, est-ce qu'on peut dire cela? Se combler, comme deux pièces de puzzle qui s'ajusteraient parfaitement, mais ne viendraient pas de la même boîte.
Que nous est-il arrivé? Où sont passées les deux amies perchées sur le tabouret du photomaton, les petites filles amoureuses, les adolescentes en colère? Il faudrait retourner dans la cabine, glisser une pièce dans la fente pour obtenir l'image vivante, la preuve tangible de cette force qui nous habitait. Au lieu de ça, un rideau se lève, et c'est Léa qui apparaît. Léa et son nouveau métier, rue Saint-Denis. Léa et ses bras troués.
Il n'est pas besoin d'aller très loin, parfois, pour être dans un autre monde." -
"Il est une question que l'on me pose souvent, la question des idées. Comment elles arrivent, où je les pêche, le fameux mais où va-t-elle chercher tout ça.
De quelle façon s'est imposée, en l'occurrence, l'idée d'écrire un roman à partir d'une séance photo avec Karl Lagerfeld ?
J'ai tendance à répondre que les idées n'existent pas, qu'il n'y a que du temps. Ou si elles existent, elles ont bien peu à faire avec la pratique du roman, son écriture au jour le jour. Elles sont là en amont, couvrent des pages de notes préparatoires, puis fondent comme neige au soleil. Restent les parties du corps qu'elles ont mises en lumière, les lignes qu'elles ont inspirées. L'apparition d'un chat. Le clignement d'une paupière. Des chaussures vert tilleul. Deux lettres, un angle, une jetée. Un voyage à Baden-Baden, le rendez-vous des évaporés. La douceur de la bouche de Frederika, son velouté."
Marie Nimier -
Si l'on admet qu'un danseur danse non seulement avec son corps, mais aussi avec son imaginaire, reposons les questions simples qui sont à la base de ces monologues.
Que se passe-t-il dans la tête de celui qui danse, pendant les répétitions et pendant le spectacle ? Comment pense-t-il ses gestes, quels mots servent d'appui à sa chorégraphie? Comment les mouvements sont-ils perçus, de l'intérieur ? D'où viennent-ils ? Quelles sont leurs histoires, et que voit le danseur pendant qu'il est sur la scène ? Voit-il cette femme au troisième rang qui tripote son collier de perles ? Remarque-t-il que son voisin regarde sa montre ?
Des textes qui coulent, comme de la musique, pour cultiver ce que la danse contemporaine affirme depuis une vingtaine d'années : la différence des danseurs au-delà des critères esthétiques et des figures imposées. -
'Je n'ai aimé qu'un seul être au monde, et je l'ai tué. Elle s'appelait Hedwige. Son squelette est exposé au Muséum d'histoire naturelle. Des milliers d'enfants passent devant lui chaque année. J'ignore tout de l'enquête qui suivit sa mort. Il me semble que personne ne se douta de rien. L'analyse des viscères ne révéla aucune trace suspecte, peut-être n'y eut-il simplement pas d'enquête. Trop heureuse de trouver un sujet en parfaite condition physique, la science aura récupéré le corps et étouffé l'affaire...'
Ainsi commence le plus insolite des romans d'amour. Mais qui est Hedwige ? -
Anatomie d'un choeur est l'histoire des rencontres, des conflits, des idylles entre quatre-vingts choristes qui s'aiment, se jalousent, se haïssent et pourtant ne feront qu'une seule voix le soir du concert.
L'intrigue épouse le rythme à trois temps des répétitions de la Marche funèbre pour la Mort d'un Nénuphar.
On découvre d'abord la figure passionnée du chef, Thomas Morhange, hanté par le désir de ré -
Adoptez un écrivain
Marie Nimier
- Éditions Actes Sud
- Le Théâtre d'Actes Sud-Papiers
- 28 Février 2018
- 9782330105280
Par l'intermédiaire d'une agence, quatre écrivains d'un "certain âge" sont présentés à un couple susceptible de les adopter. Un seul candidat sera choisi par le couple, et repartira avec lui à l'issue de la présentation.
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"Je suis un chien.
Mon corps n'est pas bien grand, environ trois poulets compressés, inscrits dans un cube. Malgré ma petite taille, rien ne m'échappe : ni les pastis que mon maître se verse en douce ni cette odeur étrange qui imprègne les vêtements de ma maîtresse.
Je vois tout, d'en bas, par fragments, ensuite je recompose. J'observe avec mon nez, mes oreilles, ma mémoire et surtout mon imagination. J'aimerais penser, raisonner comme le font les hommes les plus bêtes, mais souvent je m'enlise, je me trompe dans les temps. Heureusement il y a Sonia qui m'aide et me protège, Sonia Potemkine.
Elle dit : le chien est une fenêtre qui ouvre sur l'autre monde.
Elle dit : le chien est un signe de ponctuation entre les êtres, un trait d'union.
J'aime l'écouter parler. Je m'allonge à ses pieds. Une douce chaleur m'envahit. Je suis un lien, un prétexte tendre. Un souffle apaisé par la caresse des mots."
Marie Nimier -
- Nous allons initier un courant original, Marie, quelque chose qui sera à la pornographie ce que la nouvelle cuisine est à l'ancienne. Moins chargée, moins sauçue, plus inventive...
L'éditeur riait en se frottant les mains, il était emballé, conquis par son propre titre. Il déchira une page de son carnet et me la tendit.
- Vous imaginez la couverture, un aplat de couleur mate, du rose peut-être, un rose chair, et l'impact de ces mots ?
L'éditeur avait écrit : LA NOUVELLE PORNOGRAPHIE.
La couverture, je la voyais, mais ce que j'avais du mal à imaginer, c'était mon nom de famille, et mon prénom, accolés à ces vingt-deux lettres.
Et la tête de ma mère. -
"Il me semble que tout t'appartient, notre plaisir, nos colères, nos baisers. Je te revois marcher pieds nus dans les rues de Salène, tu t'attardes devant les vitrines. Les passants font mine de ne rien remarquer, aujourd'hui pas de chaussures, et demain ?
L'absence tout court, ton absence.
Ce creux, ce vide, ce moins qui pèse.
Qu'ai-je dit pour mériter ton silence ? J'ai parlé trop, et trop fort. J'ai demandé ta main au lieu de l'embrasser. L'oiseau a pris peur, il s'est envolé - la peur, le doute, ces choses-là s'attrapent facilement, même Valérie l'a deviné. Mais l'allégresse aussi est contagieuse, et le bonheur d'amour, et les projets pressants, et le désir goulu qui nous faisait chuchoter dans la bouche l'un de l'autre, lèvres contre lèvres, souffles joints..."
Marie Nimier. -
Marine Kerbay a vingt ans lorsqu'elle décide d'aller se jeter dans la Seine. C'est avec détachement qu'elle se prépare à célébrer son départ, comme si mourir pouvait signifier autre chose que partir à jamais, à tout jamais. Marine écoute le chant désespéré de Lorelei, celui d'Ondine la belle naïade, victimes de l'inconstance de leurs amants. Elles se précipiteront dans les flots, suivant ainsi le chemin des Sirè
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La confusion
Marie Nimier
- Éditions Actes Sud
- Le Théâtre d'Actes Sud-Papiers
- 22 Mars 2018
- 9782330107260
C'est l'histoire d'une situation qui se dégrade. D'une longue absence. D'un frère et d'une soeur qui ne sont ni frère ni soeur, ni amis, ni amants ou tout cela à la fois. C'est l'histoire d'un amour bénin qui s'aggrave avec le temps...
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"On ne découvrit sur le buste de Catherine Claire que les marques d'une légère altercation. Connaissait-elle son agresseur ? Le garçon certifiait que l'écrivain avait quitté les lieux à dix-neuf heures trente précises, heure de fermeture de l'établissement. Il l'avait servie lui-même, deux grogs coup sur coup, l'un plus chaud que l'autre. Il l'avait trouvée un peu bizarre, et j'étais bien la seule à savoir pourquoi : ce n'était pas Catherine Claire que le serveur avait raccompagnée à la porte du Café des Charmes, pas elle qui avait emporté le cabas vert, c'était moi."
Témoin de la disparition de l'écrivain Catherine Claire, Domino devient détective malgré elle. De ce nouvel emploi elle ne connaît ni les dangers ni les ficelles, mais elle est prête à tout pour innocenter Silvio, son amant. Prête à tout pour échapper aux persécutions de l'homme maigre. Il y a des pots cassés, un cadavre dans le placard, une prof de gym en short court, un masque égyptien et le petit Tom dont on ne sait rien.
Un pion après l'autre, le passé de Silvio se révèle et Domino, la narratrice, se construit. Sur fond de banlieue faussement paisible, Marie Nimier taille un polar cocasse et sensuel dans l'étoffe d'un rêve inquiétant. -
Mimine et Momo
Marie Nimier, Thomas Baas
lu par Elise Caron- BENJAMINS MEDIA
- TAILLE S
- 15 Avril 2017
- 9782912754974
Quand la main droite, Mimine, et Momo la main gauche se découvrent, elles ne se quittent plus. Elles font la pluie, plic ploc, jouent au fantôme, ouh ouh, et à l'éventail, de l'air ! de l'air ! Pourtant, si les deux mains se ressemblent, elles ne sont pas pareilles ; un pouce va par-ci et l'autre va par-là. Mimine et Momo ne comprennent pas tout, mais tout les amuse !
La lecture de cet ebook, en raison de ses caractéristiques techniques et de ses contenus multimédia, requiert un environnement Apple. -
"Le manuel abordait un sujet qui me laissa sans voix. Il s'agissait d'apprendre à endormir un canari. L'oiseau, par la seule puissance de mon fluide magnétique, devait tomber en état de rigidité cataleptique.
À défaut de canari, je m'exerçai tout l'été sur mes parents, puis sur une perruche vert émeraude que je plaçai, selon les indications du traité, dans un bocal à cornichons. Je la fixai sans cligner des yeux. Elle tourna une dizaine de fois sur elle-même avant de s'immobiliser, le bec collé contre la paroi de verre.
Forte de ce premier succès, je me mis à hypnotiser tout ce qui bougeait autour de moi".
Le destin de la jeune Cora bascule le jour où elle découvre un traité d'hypnose. Son oncle qu'elle adore, son professeur de gymnastique, les clients du téléphone rose, un éditeur, un coureur cycliste et surtout Katz, le Roi de l'Hypnose, compléteront son éducation sentimentale. -
Au Royaume de sans-souci vivaient les trois surs Casseroles. Briquées, pomponnées, soigneusement accrochées. A sans-souci vivait aussi une crème d'homme, un gentil papy, un peu maniaque et très gourmand. Il s'appelait Félix Bonbon, c'était un fameux cuisinier. Tout allait bien. Jusqu'au jour où. À partir de 5 ans
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Claude Boujon, du ci, du ça, plus un oignon...
Marie Nimier
- FeniXX réédition numérique (Centre de promotion du livre de jeunesse)
- 5 Février 2021
- 9782307504542
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.